Le pays d’Hurepoix, carte d’Hurepoix…

Origine du pays d’Hurepoix

Les premiers établissements humains se localisent près de Janville sur Juine. Cette région, riche en gibier et en poisson, attire les Ligures, puis les Celtes, les Romains, les Barbares et enfin les Francs. La christianisation commence à se répandre à la fin du 5ème siècle grâce à des figures comme St-Yon et St-Chéron.

À chaque période d’invasions et de conflits, les peuples victorieux améliorent les pratiques agricoles locales, favorisant la culture de céréales, de vignes et de fruits.

En 768, lorsque Charlemagne hérite de son père Pépin le Bref, il se trouve à la tête d’un immense territoire qu’il souhaite christianiser, notamment en Saxe. Il nomme deux représentants de confiance dans chaque région, un religieux et un laïc, pour l’assister. Au début du 9ème siècle, face à la résistance de la Neustrie, Charlemagne est confronté à la révolte des habitants, qui refusent de payer la taxe de chevage.

Moyen Âge

À l’aube du règne de Louis Ier, surnommé le Pieux, la population de l’ancienne Neustrie prend le nom de “Hérupe”, signifiant hérissé. Le Mans devient le centre politique des Hérupe, sous le commandement du comte Hue du Maine. La définition des frontières de l’Hurepoix est encore en cours.

Le comte du Maine fédère les barons hérupois, tels que Salomon de Bretagne, le duc de Normandie, ainsi que les comtes de Dreux, de Blois, d’Orléans, et d’autres seigneurs comme Guy de Mantes, Geoffroy de Paris, et Anseau de Chartres. Une partie du Hérupe devient la propriété de la famille Montmorency, dont les descendants deviennent barons de France et seigneurs de Montlhéry à partir de 991.

Au 12ème siècle, le “pagi” de Hérupe conserve les contours de la Neustrie du 9ème, s’étendant entre la Seine, la Marne, la Loire et la Bourgogne. Des communautés religieuses s’installent sur ce territoire, notamment à Josas, et l’évêque de Paris confie le diocèse d’Hérupe à un de ses trois archidiacres pour supervision.

Au 13ème siècle, le nom de Hérupe évolue pour devenir Hurepoix. Les limites du territoire se précisent, intégrant les pagis de Josas et de Chastres, avec Dourdan désigné comme sa capitale. Des activités telles que la poterie, la teinturerie, et le foulage s’y développent.

Renaissance

À la fin de la guerre de Cent Ans, d’autres pagis ont également précisé leurs limites, et le royaume retrouve le contrôle de ses territoires. La carte d’Hurepoix se définit désormais par les contours du pagi d’Yveline au sud du Mantois, de la Seine au nord et à l’est, de l’Orge et du Gâtinais au sud-est, ainsi que de la région naturelle de la Beauce au sud.

François Ier établit sa cour à Paris. Dès lors, la noblesse connaît une période de prospérité, acquérant de nombreux biens fonciers. Les troubles liés aux guerres de religion se voient momentanément apaisés grâce à la paix de Longjumeau en 1568.

Avec la paix au 17ème siècle, plusieurs châteaux sont reconstruits sur les vestiges de manoirs ou hôtels seigneuriaux, tels que Chamarande, Courson, et Dampierre. D’autres châteaux, comme Dourdan, deviennent des garnisons puis des prisons, tandis que Montlhéry et Montagu, trop détériorés, sont abandonnés.

Le territoire est scindé en deux par la vaste forêt de Marcoussis, avec la plaine de Beauvert au nord et celle du Déluge au sud. D’autres zones boisées comme Roche Turpin s’étendent vers le sud, tandis que les forêts de Rambouillet et Fontainebleau offrent des domaines de chasse au roi.

Cette région de l’Île-de-France vit principalement d’une agriculture active, axée sur les cultures de céréales et de betteraves, ainsi que le maraîchage autour de Palaiseau et Arpajon.

Après la Révolution

Durant le 19ème siècle, les grandes exploitations agricoles augmentent leur production pour approvisionner la capitale. Elles appartiennent soit à des bourgeois, soit à des aristocrates revenus d’exil, tels que le duc de Crussol, qui récupère son domaine de Bonnelles. Tandis que les céréales dominent les plaines, les vallées sont dédiées aux cultures maraîchères, avec des spécialités comme les petits pois de Clamart et les fraises de Bièvre. En 1872, un maraîcher de Brétigny invente le flageolet, spécialité d’Arpajon. D’autres cultures comme les roses émergent à Évry.

Après la Première Guerre mondiale, le nord de Hurepoix évolue rapidement. Près de la nationale 20, les premiers immeubles HLM apparaissent dans les années 1930, entre artisans, usines et entrepôts. Les ouvriers plus aisés achètent des terres dans le sud pour des jardins potagers, occupés dans des cabanons qui se transforment peu à peu en véritables logements.

Temps modernes

A partir des années 1950, en raison de l’explosion démographique de la région parisienne et du dépeuplement des campagnes, de nombreux Parisiens choisissent de construire des résidences secondaires en Hurepoix pour échapper à la pollution de la capitale. Des personnalités comme George Sand et Amable Tastu ont déjà fait le choix de Palaiseau, tout comme Michel Audiard à Dourdan, ou Louis Aragon à St-Arnoult en Yvelines. La beauté de la région, avec ses rivières scenic comme la Bièvre, l’Yvette, et la Juine, ajoute à son attrait.

Aujourd’hui, l’Hurepoix embrasse les deux centres principaux que sont Jouy-en-Josas et Arpajon. Bien que son patrimoine agricole subsiste au sud, le secteur des hautes technologies s’empare progressivement des terres fertiles, en particulier sur le plateau de Saclay, les plus riches de toute l’Île-de-France ! Avant que de nombreuses années de dur labeur ne soient recouvertes par du béton, un parc naturel est établi pour protéger la zone humide fragile de la vallée de Chevreuse. Ce site enchante les promeneurs, car il préserve l’image paisible de villages authentiques. Dans cette région comme au sud, le paradis est à portée de main, à condition d’accepter l’effort de le découvrir. Plaisir et bien-être assurés.